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Musical
0001 - Poor Little Ritz Girl (1920)
Musique: Richard Rodgers • Sigmund Romberg
Paroles: Alex Gerber • Lorenz M. Hart
Livret: George Campbell • Lew M Fields
Production originale:
1 version mentionnée
Dispo: Génèse  

Le légendaire partenariat de Richard Rodgers et Lorenz Hart a connu un début difficile avec leur première comédie musicale de Broadway, Poor Little Ritz Girl. Lors de la soirée d’ouverture de Broadway, ils ont découvert que le producteur Lew Fields avait jeté plus de la moitié de leurs chansons et les avaient remplacées par des chansons du parolier Alex Gerber et du compositeur Sigmund Romberg. Malgré cela, Rodgers et Hart ne pouvant se permettre d'être trop rancuniers, Fields produira ou coproduira encore 5 musicals de Rodgers et Hart ( The Girl Friend , Peggy-Ann, A Connecticut Yankee, Present Arms et Chee-Chee).

Genèse: Grâce à cette folle proposition de Lew Fields, Rodgers et Hart sont persuadés qu’ils viennent d’entrer de plain-pied dans le monde du spectacle, que leur carrière est vraiment lancée. ils ont enfin leur musical à Broadway. Mais la création de Poor Little Ritz Girl () va s’avérer être un jeu de dupes. En fait Poor Little Ritz Girl () existait déjà! Mais Lew Fields était profondément insatisfait du travail de l’équipe qu’il avait engagée et cherchait désespérément des remplaçants. Sans qu’ils le sachent, Rodgers et Hart furent ces remplaçants. Pourquoi eux? Parce que Lew Fields avait vu leurs You’d Be Surprised () et Fly with Me () et les avait aimés. Deuxièmement, parce que Poor Little Ritz Girl () avait déjà une ouverture prévue en Try-Out à Boston en mai et qu’il était impossible de reculer. Fields a pensé qu’il pourrait gagner du temps en utilisant certaines des chansons des derniers musicals (amateurs) de Rodgers et Hart. Enfin, comme il devait quand-même payer les auteurs originaux, il s’est dit que deux jeunes seraient flattés de participer à leur premier spectacle professionnel qu’ils ne seraient pas exigeants quant à leurs salaires et accepteraient un tarif inférieur à celui d’une équipe avec une expérience professionnelle. Et Fields avait raison. Rodgers et Hart étaient fiers d’écrire leur première partition complète pour Broadway avec, comme le dira Rodgers: «Il y avait de vrais chanteurs, attirants, mais trop intimidants pour être touchés, et les gens de théâtre expérimentés étaient partout. En passant par la porte de la scène chaque jour, je me suis familiarisé avec l’odeur particulière des portes de la scène. Ce n’est pas une odeur agréable ou désagréable; cela signifie simplement théâtre.» (Richard Rodgers) L’histoire écrite par cette première équipe de «gens expérimentés» était une histoire simple avec une fille de chœur – de la Poor Little Ritz Girl Company – qui loue innocemment l’appartement d’un jeune célibataire riche alors qu’il est hors de la ville. Bien sûr, ce dernier revient à l’improviste, et... . Rodgers et Hart doivent greffer leurs partitions sur ce canevas. En répétition, tout s’est bien passé pour les jeunes Rodgers et Hart. En fait, personne ne leur a accordé beaucoup d’attention. Et une fois les chansons livrées, ils se sont vite rendu compte qu’elles ne «leur appartenaient plus». Et puis vint le grand jour où ils ont pris le train de nuit pour Boston avec le reste de la troupe pour la première mondiale de Poor Little Ritz Girl (). Fierté totale… Le spectacle a reçu des critiques encourageantes, tant pour le spectacle que pour la partition. Rodgers et Hart avaient écrit de nombreuses chansons spécifiquement pour cette production, ils avaient aussi utilisé, comme prévu à l’origine, certaines chansons de leurs deux derniers musicals amateurs en leurs donnant de nouvelles paroles. Avec des acteurs aussi talentueux que Victor Morley, Lulu McConnell et Roy Atwell dans les rôles principaux, Rodgers et Hart étaient optimistes quant aux chances du spectacle à Broadway. Mais l’ouverture n’était pas prévue avant la fin du mois de juillet. Et Rodgers et Hart ne suivaient pas le spectacle en Try-Out. Comme il fallait vivre, Rodgers s’est fait engager comme conseiller dans un camp de vacances pour garçons, le «Camp Paradox», très populaire pour les familles juives de Manhattan. Les enfants des familles Rodgers, Hart et Fields y avaient souvent séjourné. Durant l’été 1920, il fut donc engagé pour composer des chansons pour des spectacles du dimanche. C'était un petit boulot dans l'attente du début de sa carrière. Pour Rodgers, cela fut très difficile de rester loin du spectacle en Try-Out et surtout de n’avoir aucune information. Il ne savait pas si des changements étaient apportés au spectacle lors des représentations en Try-Out. Rodgers et Hart furent bien sûr invités à la première de Broadway, au Central Theatre, le 28 juillet 1920. Rodgers reçut l’autorisation de quitter son camp d’été et il prit le train de nuit pour New York. Il se souvient ainsi de cette terrible journée: «Je n’ai pensé qu’à mon triomphe imminent alors que je dormais sans dormir dans ma couchette dans le train de minuit pour New York.
Le matin, je me suis précipité directement au théâtre et j’ai reçu le coup le plus amer de ma vie. La moitié de nos chansons avaient été coupées et remplacées par des numéros écrits par l’équipe plus expérimentée constituée de Sigmund Romberg et Alex Gerber.
Mais même l’histoire avait été changée (Lew Fields est maintenant crédité comme co-auteur), Charles Purcell et Andrew Tombes avaient remplacé Victor Morley et Roy Atwell, et une nouvelle actrice a joué le rôle-titre.
Ils ont même embauché un nouveau directeur musical, Charles Previn.»
(Richard Rodgers) Que s’est-il passé? Malgré les bonnes critiques dans la presse de Boston, le spectacle n’avait pas attiré de spectateurs. Alors Fields a simplement obéi au vieux dicton qui caricature un certain show-business: «Si quelque chose ne va pas, changez tout!» Pour Rodgers et Hart, ce fut une terrible claque. Mais si on réfléchit un peu, un an auparavant, une de leur chanson avait été intégrée dans A Lonely Romeo (). Dans ce cas-là, ils avaient été ravis et n’avaient eu aucun scrupule à «s’insérer dans la partition de quelqu’un d’autre». Les rôles étaient cette fois inversés. En fin de compte, huit des chansons qu’ils ont écrites ont été coupées, ce qui leur en a laissé sept dans la partition présentée à Broadway. Ce qui a principalement dérangé Rodgers – c’est du moins l’analyse qu’il en fera plus tard – c’est qu’il ne s’agissait pas seulement d’ajouts – comme ce fut le cas avec leur chanson dans A Lonely Romeo () – mais de substitutions. C’était le principal inconvénient. L’ouverture à Broadway de Poor Little Ritz Girl () a eu lieu le 28 juillet 1920. Voici ce que ressentait encore Rodgers cinquante ans plus tard: «Je peux encore ressentir la douleur de la déception amère et de la dépression. Je ne voulais pas que mes parents assistent à l’ouverture, mais comme il n’y avait aucun moyen de les garder à l’extérieur, nous nous sommes assis et avons souffert ensemble jusqu’à ce qu’ils m’emmènent dans le train pour retourner au camp – un héros invaincu très meurtri.» (Richard Rodgers) En fait, la plupart des changements étaient des améliorations. Les airs de Romberg étaient énergiques et utiles pour ce genre de pièce, et les changements d’acteurs ont été judicieusement faits. Mais le niveau restait très «lourd» comme le montre une blague phallique innocente issue du livret: «On ne peut jamais dire la profondeur du puits par la longueur de la poignée de la pompe.» Les critiques du spectacle furent majoritairement positives même si Rodgers et Hart n’étaient pas spécialement mis en avant. Dans le New York Tribune, Heywood Broun a écrit: «Habituellement, un nouveau musical est une copie de celui qui a été produit le mois précédent. Poor Little Ritz Girl () peut servir à briser cette chaîne sans fin. Il s’agit d’un effort pour créer quelque chose de neuf plutôt que de s’inspirer de ce qui se fait de l’autre côté de la rue.» Le spectacle a tenu l’affiche près de trois mois, ce qui était pas mal à l’époque. En fait, si on pousse un peu plus loin l’analyse, cette durée est vraiment très positive, car Poor Little Ritz Girl () a dû faire face à une rude concurrence:

  • The Night Boat (), avec une délicieuse partition de Jerome Kern
  • les Ziegfeld Follies of 1920 () avec Fanny Brice et W. C. Fields
  • la deuxième édition des Scandals () de George White (et la première à se vanter d’une partition de Gershwin)
  • Good Times (), un musical extravaganza à l’Hippodrome Theatre (456 représentations – le plus gros succès de la saison) avec en vedette des filles qui disparaissent dans un réservoir d’eau
  • Tickle Me (), un spectacle d’Oscar Hammerstein, avec le comédien Frank Tinney
  • Irene (), un vestige de la saison précédente, avec une charmante partition de Joe McCarthy et Harry Tierney, avec le tube Alice Blue Gown
Même si Rodgers et Hart se considéraient comme des professionnels. Mais après cette première expérience, ils vont avoir une longue traversée du désert…

Résumé:

Création: 28/7/1920 - Central Theatre (Broadway) - 119 représ.